25 giu 2010

séquence émotion

Nous avons mis le cap sur Séville. Mais avant cela, nous avions deux escales hautement stratégiques qui nous attendaient : Tout d'abord, nous avons fait un détour par Ayamonte pour récupérer le sac à dos de Tea qu'elle avait chargé de divers doudous et objets cultes et négligemment abandonné lors de notre dernier passage à la capitainerie. Heureusement, entre-temps, il avait été retrouvé et précieusement conservé par le personnel du port (certainement une maman compatissante). Ensuite, il nous fallait faire un crochet par Vila Real, objectif : dévaliser les rayons de pâtes Barilla et De Cecco repérés lors de l'escale précédente. Ces denrées sont suffisamment rares et leur présence dans un supermarché au sud du Portugal suffisamment exceptionnelle pour que nous passions à côté sans accoster. D'autant plus que nous avons quelques jours à perdre, la remontée du Guadalquivir ne pouvant se faire qu'autour du 23-24 juin. Ces deux missions accomplies avec succès, nous avons pu embarquer le cœur léger et les cales pleines.

Nous sommes partis au lever du jour de Chipiona (où nous avions fait escale juste pour la nuit) et avons commencé la lente remontée du fleuve, 10 heures de navigation au moteur nous attendaient. Navigation plutôt tranquille puisque sur un fleuve, donc une eau parfaitement plate, mais sous un soleil de plomb. Nous arrivons à 15h à l'écluse du port de Séville. Nous avisons le responsable du lieu par radio de notre souhait de traverser l'écluse, lui demandant notre heure de passage. Devant nous, nous observons un cargo négocier son passage, manœuvre impressionnante, compte-tenu de l'étroitesse de l'écluse et de sa taille à lui. Notre tour est prévu à 19h (difficile de comprendre le choix de ce horaire, après notre ami le cargo, aucun autre bateau ne s'est présenté au passage). Dans l'attente, nous jetons l'ancre, sortons la piscine en plastique que nous remplissons d'eau pour permettre aux filles de se rafraichir, le soleil tape fort et il fait très chaud. Notre heure arrive, nous préparons le bateau à vivre cette expérience qui selon les témoignages (il est vrai qui traitaient du passage de Panama) peut s'avérer traumatisante et dont on sort rarement indemne. Les portes s'ouvrent, nous pénétrons l'écluse, nous nous attachons à une échelle latérale, visiblement, l'endroit n'a pas été conçu pour les voiliers mais enfin, on s'arrime comme on peut et attendons que le monte, je suis excitée par cette expérience inédite mais au aussi un peu inquiète. Les portes s'ouvrent devant nous lassant percevoir la ville de Séville à l'horizon. Mais, il faut la mériter la ville de Séville, aussi il nous reste encore un pont à passer. En effet, le port de plaisance est situé après un pont routier, trop bas sur l'eau pour laisser passer des bateaux, mais conçu ingénieusement pour s'ouvrir une fois par jour, interrompant le trafique routier pour céder la place au trafique fluvial. Cette ouverture est prévue à 22h. Cette fois-ci, nous nous amarrons à un ponton latéral, prévu pour le déchargement des cargos de commerce, mais bon cela fera l'affaire, juste quelques heures, le temps de dîner et nous nous présentons devant le pont. Deux autres bateaux nous ont rejoints pour profiter de cette unique ouverture de la journée. Les deux feux du pont passent au vert, nous pouvons voir les voitures s'arrêter et le pont s'ouvrir en deux, chaque partie se soulevant pour nous ouvrir le passage. Derrière, c'est la ville de Séville, elle s'est faite désirer mais quelle émotion d'y arriver en bateau quand on en pense que c'est d'ici que Magellan est parti il y a quelques siècles de cela.

Pour ceux ou celles qui se demanderaient s'il n'y aurait pas une vidéo pour accompagner ce long discours, je vous serais reconnaissante de ne pas soulever ce sujet, car il est encore très douloureux : j'étais responsable de la caméra pour le passage de l'écluse, et je ne m'explique toujours pas ce qui c'est passé. Je mettrais cela sur le compte de l'émotion, mais bien que convaincue de filmer ce moment unique, le résultat est un film noir, le néant à l'image de la déception de Roberto qui bien qu'il ne dise trop rien, continue à me regarder bizarrement. Je suis inquiète, j'aurais autant préférer une franche engueulade pour clore l'affaire.

 
 
*** mais non, mais non, les vidéos vont arriver
heureusement Bora sait faire la différence entre touche ON et touche OFF... ***

2 commenti:

Anonimo ha detto...

Vous ne repassez pas l'écluse au retour ?

Super récit !

Béatrice

Branca branca branca ! ha detto...

salut Béatrice,
merci pour le message et pour l'optimisme.
Pendant trois heures Daph a filmé en se trompant avec les touches "ON" et "OFF": 350Méga de film en diagonale pris par la caméra posée pas terre, puis la voix "voilà les filles, souriez maintenant je vais vous filmer" et hop la caméra éteinte, puis à nouveau allumée avec la voix "maintenant le film c'est fini" et encore 800 Méga de film avec l'étui noir de la caméra en premier plan...

r


(le temps de charger sur youtube et on va quand-même mettre quelque chose)