10 ago 2010

Nous sommes en Afrique

Notre premier contact avec l’Afrique se fait à Tanger. Nous sommes accueillis dans le « Royal Yacht Club » de Tanger, situé exactement en face du port de pêche. Il est constitué de 2 pontons qui accueillaient auparavant des chalutiers et reconvertis à présent en port de plaisance. L’accueil est chaleureux nous ne comptons pas les bras qui se tendent pour récupérer nos amarres et nous assister dans la manœuvre. Les démarches administratives faites, (police et douanes) nous pouvons descendre à terre et partir à la découverte de Tanger. Nous parcourons la medina avec ses petites échoppes, le marché aux poissons et aux épices, nous nous perdons dans les ruelles, tout y est encore authentique, brouillon et chaotique, mais quel charme ! En fin d’après-midi, nous retournons au port et nous découvrons un bateau compatriote, Nuage, amarré à couple à Brancaleone. Les jours suivants nous aurons l’occasion de faire plus ample connaissance avec son équipage, le capitaine Pierre 80 ans, qui a navigué un peu partout, Laurence une co-équipière qui le suit dès qu’elle en a l’occasion, et Jean Mê et Jennifer un couple de l’Ile Maurice, se construisant leur expérience maritime en vue d’acquérir un jour leur propre bateau. Nous finirons par naviguer ensemble une partie de la côté marocaine.


Toujours dans le « Royal Yacht Club » de Tanger, sur le même ponton à nos côtés sont amarrés des bateaux bien atypiques. Le premier est un énorme 2 mats, disposant sur son pont arrière d’un bar magistral, contentant de nombreuses bouteilles (et pas seulement de la limonade) au-dessus desquels sont suspendus délicatement par le pied de vrais verres. Difficile d’imaginer ce bateau prendre la mer, et pourtant il paraît que cela lui arrive. Son propriétaire, un turc, est un véritable personnage de roman : d’un âge indéterminé, grand, tatoué et avec une longue barbe blanche et une chevelure de la même couleur et toute aussi abondante. Il est accompagné de 2 petits chiens, tout blancs eux-aussi, qui vont faire la joie de Bora et Tea durant tout notre séjour à Tanger. A côté du bateau turc, un superbe yacht (24mètres), duquel on peut apercevoir quand on passe sur le ponton, une végétation verdoyante et entendre des oiseaux chantés. Quand le soleil décline, nous pouvons alors voir distinctement des volières à l’intérieur. Le bateau porte le drapeau anglais, il restera une grand énigme pour moi, nous ne verrons pas son propriétaire mais des jeunes filles viennent régulièrement à bord, peut-être pour arroser les plantes et nourrir les oiseaux….

Le lendemain, le commandant du port, un marocain discret et tout fluet mais qui sait de quoi il parle, nous demande de changer de place nos embarcations car la météo annonce du mauvais temps dans les heures à venir, vent force 6 à 7 avec rafales à 8. Le bateau de nos compatriotes tente laborieusement de manœuvrer sous les directives du commandant du port, mais sa marche arrière étant en peine il ne peut se rapprocher du ponton et reste au milieu de l’entrée du port. Nous décidons de l’aider avec des bouts à faire pivoter son bateau dans la bonne direction. Tandis que nous les installons, Laurence monte sur le bateau du Turc pour les réceptionner, ce dernier a mis la musique à fond pour chauffer de l’ambiance (comme si c’était nécessaire) et commence à lui faire la conversation en dansant. Pendant ce temps, Nuage est toujours au milieu de l’entrée du port, bloquant la sortie des bateaux de pêche, qui bien que compréhensifs commencent à s’impatienter ! Finalement après avoir concentré tous nos efforts, Nuage pivote et se glisse dans son emplacement, sous les applaudissements du Turc et les aboiements de ses chiens. C’est ensuite à notre tour de manœuvrer, beaucoup plus facilement heureusement, et de nous enfiler entre le bateau turc et Nuage, tout cela nous parait tellement surréaliste. Nous finissons au café du port avec l’équipage de Nuage pour célébrer la réussite de ces manœuvres réalisées de façon si peu conventionnelle mais au final efficaces.



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