Voilà, ce jour devait malheureusement arriver, « Annetbenoit » nous ont quitté hier après 2 semaines passées à bord avec nous. Un Noël et un Nouvel An après, ils ont décidé d'aller barouder quelques jours dans le Sine-Saloum avant de reprendre l'avion pour la France. Nous étions si bien ensemble ! Au point que Roberto et moi avions vu le moment où ils allaient envoyer à leur employeur respectif une demande de congé sabbatique pour traverser l'océan Atlantique avec nous jusqu'au Brésil. Mais, nous ne pouvions les laisser mettre en péril de si belles et si prometteuses carrières sur un coup de tête. Il était de notre devoir et de notre responsabilité d'intervenir, comme seuls de vrais amis l'auraient fait et de les aider à quitter le petit havre de paix que nous avions fini par construire.
Compte-tenu de l'état de complète béatitude dans lequel « Annetbenoit » étaient plongés, il nous a fallu attaquer fort pour les ramener à la dure réalité de la vie. D'abord en Casamance, nous nous sommes retrouvés à moins de 30 km d'affrontements entre rebelles indépendantistes et militaires qui ont, parait-il, fait 7 morts. Mais cela ne les a pas davantage angoissés, « Annetbenoit ». Nous étions sur l'eau alors que les coups de feu étaient à terre. Par mesure de précaution, nous avons quand même quitté la zone et décider de passer en Gambie. Pour nous y rendre au lieu de la journée de navigation initialement prévu pour parcourir les 60 miles nautiques qui nous séparaient de Banjul, la capital, il nous a fallu le double. Et quelle navigation ! tout le long au moteur, à remonter contre le vent et à forcer les vagues, au point de ne pas pouvoir dépasser la vitesse de 3 nouds. Bora vomit 2 fois, Benoit accepte de tester mon nouveau médicament espagnol contre le mal de mer, et Anne lutte contre la nausée en avalant une tartine de Nutella et en s'allongeant pour attendre que cela passe. Quand, après une nuit entière de navigation houleuse (durant laquelle seule Anne a dormi comme une souche), Roberto nous annonce qu'avec nos conditions actuelles de navigation, nous en avons pour encore 12 heures avant d'arriver ; même pas un mouvement de découragement, situation complètement maitrisée par nos 2 amis qui ne se laissent pas démonter par ces désagréments. Nous finissons quand même par arriver à Banjul, après avoir doublé le temps de voyage initialement prévu, il est trop tard pour faire les démarches auprès de la douane et de la police, une journée donc de perdu pour eux, mais ils ont toujours le sourire. Le lendemain matin, Roberto part à terre pour régulariser notre situation et nous attendons à bord. Nous avons mouillé dans le port commercial de la capitale, donc dans un cadre assez dénudé de charme. Le vent se lève et une houle particulièrement désagréable se forme rendant le séjour à bord très inconfortable. Ajouter à cela l'impératif que j'ai de faire faire à Bora son évaluation en « éveil musical » pour qu' « Annetbenoit » puissent l'envoyer au CNED à leur retour en France, (je ne souhaite pas tester la fiabilité de la poste gambienne), ce qui signifie pour eux subir pendant 2 heures la répétition d'une même chanson à la recherche de la juste tonalité. Voilà le cocktail que nous avons concocté avec Roberto pour aider « Annetbenoit » à nous quitter. Il est plutôt réussi car ils décident après moult hésitation de nous quitter à Banjul (après 24h seulement passé en Gambie) pour prendre un ferry qui les ramènera au Sénégal.
12 gen 2011
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1 commento:
Caro Roberto,
Leggo sempre con grande piacere le vostre avventure (ora è proprio il caso di dirlo!), e devo dire che in questo caso ti ho immaginato come Marlow, circondato da ostili cannibali, alla ricerca di Kurz...con la differenza che avevi tutta la famiglia a bordo! Ho visto con piacere che a breve pubblicherai un altro interessante libro, che certamente entrerà nella mia biblioteca di bordo. Pensando alla tua esperienza ed al viaggio che stai facendo, mi viene da suggerirti un'idea, che certamente già ti è balenata nella mente, ovvero di scrivere un libro sui bambini in barca. Io ho una bimba piccola, di 10 mesi, e la prossima estate sarà iscritta, giocoforza, al libro di bordo. Per questo credo che l'esperienza di chi ha già provato - e che tuttora lo fa - sia importante per un genitore. Siamo in molti ad essere padri e velisti e ritengo che quasi tutti, oltre a dover combattere con la naturale diffidenza delle mogli, dobbiamo anche mettere a posto la nostra coscienza, essendo certi di fare tutto nel modo più sicuro possibile. Spero che tu colga questo suggerimento per un libro o almeno per un bel articolo.
Ti ringrazio per la condivisione del diario di bordo, sempre estremamente interessante, e per l'attenzione.
Buon vento,
Marco Nicolò
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