« Sur le papier, le programme était parfait. Nous allions retrouver la famille Ritossa au nord de Fortaleza pour une croisière le long des côtes brésiliennes, à la découverte de plages désertes, de villages de pécheurs jusqu'à la mythique ville de Belem, là où le fleuve Amazone rejoint l'océan. Nous nous nous réjouissions déjà de la perspective de quinze jours à profiter du soleil, de la mer, des amis avant de quitter le bateau pour poursuivre notre voyage brésilien vers le sud.
Première étape réussie lorsque descendus d'un bus bringuebalant, dernière étape du voyage commencé à Toulouse quelques dizaines d'heures plus tôt, nous retrouvons toute la famille Ritossa. Heureuses retrouvailles à l'ombre d'une magnifique station-service et l'impression de poursuivre l'aventure démarrée il y a quelques années, de l'autre côté de l'atlantique, au Sénégal.
Et puis les premiers bords, les premières nausées pour Benoît qui partage un seau avec Tea et Daphné. Rien d'inquiétant, l'amarinage est une mise en condition, une intronisation maritime, un baptême, un gentil bizutage… Après deux jours de mer, le mouillage au pied d'une dune immense et blanche. Plusieurs jours magnifiques rythmés par les ballades en kayak, les bains, les apéros…
Les choses sérieuses commencent juste après… Tout l'équipage s'est préparé à quelques jours de navigation en pleine mer, préalable à la remontée de l'Amazone et à l'arrivée à Bélem. Après quelques heures de navigation, la rupture de l'étai (le câble qui relie l'avant du bateau au mât) va compliquer sérieusement notre croisière de rêve. Après le démontage périlleux de l'enrouleur, maintenant sans génois, impossible d'imaginer pouvoir naviguer face aux courants vers Belém. Aléas de la navigation, nous croisons pendant cinq jours à plus de 5000 miles des côtes, direction la Guyane !
Cinq jours en pleine mer avec pour horizon le bleu du ciel, le gris de la houle mais aussi pour Benoît l'horizon du fond du seau dans lequel il vomit, vomit, vomit…Daphné participe à la navigation clouée à sa couchette et Téa alterne vomi et tartines de Nutella. Roberto surveille le gréement et assure la bonne marche du bateau pendant qu'Anne et Bora se passent le relais aux fourneaux. Malgré tout l'humeur de l'équipage reste au beau fixe et la pêche est bonne.
Notre navigation se termine aux îles du Salut. Après trois semaines à bord, nous oublions les moments les plus difficiles pour ne garder en mémoire que les meilleurs moments : les bières, les repas de pâtes, les chansons, les blagues, les jeux….Il ne nous reste plus qu'à rejoindre le Brésil et Bélem en avion depuis Kourou… »
« Nos braves matelots sont en mer dès l'aurore, en mer dès le matin, en mer dans la journée,
Y a de la mer devant, y a de la mer derrière, y a de la mer de tous les cotés."
Mars 2017, Annetbenoît
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