Nous avons poursuivi notre périple en longeant la côté marocaine, toujours amarrés dans des ports de pêche et ce jusqu'à Agadir, notre dernière escale avant la traversée vers les îles Canaries. Agadir, station balnéaire pour jeunesse marocaine dorée offre en ce qui nous concerne peu d'intérêt si ce n'est le fait de disposer d'une marina récente et de nous permettre de remettre Brancaleone en conditions décentes.
La fréquentation prolongée et assidue de ports de pêche a laissé des traces visuelles ainsi que olfactives. Tout à bord sent le poisson (nous aussi peut-être.. ???). Quand nous ouvrons le coffre pour sortir nos bouts d'amarrage c'est à tomber à la renverse tellement l'odeur est prenante. De plus il nous a fallu lessiver tout l'extérieur du bateau car suite à des pluies orageuses en provenance directes du désert prises à Essaouira, tout Brancaleone a été recouvert d'un voile de sable rouge qui, mélangé à l'eau de pluie s'est transformé en pâte adhésive.
Je pense aussi que je vais attendre quelques temps avant de remanger du poisson, j'en ai trop vu et trop senti l'odeur (si au moins cela avait été des poissons pris par nos lignes…). Dès le matin, au réveil, si par malheur nous étions sous le vent comme ce fut le cas à El Jadida, toutes les odeurs du marché à la criée venaient se mélanger et prendre l'ascendant sur l'odeur de mon café et réduisant à néant toute velléité d'ingestion de petit déjeuner.
Aussi, malgré le peu d'intérêt touristique d'Agadir, nous y passons 3 jours dont 2 consacrés exclusivement au nettoyage et à la préparation de la traversée. Le troisième jour nous n'avons absolument rien pu faire. Une chaleur insupportable s'est abattue sur la ville. Le thermomètre est monté jusqu'à 45°C et un vent brulant provenant du désert s'est mis à souffler par rafales asséchant tout sur son passage. Ajouter à cela, le premier jour du Ramadan et l'activité suspendue jusqu'à la rupture du jeûne en soirée, nous n'avons donc pas un endroit pour emmener les filles se rafraichir (restaurant, bar…. un endroit avec l'air conditionné !!!!). Nous souffrons en patience, cloitrés à l'intérieur du bateau, sortant épisodiquement pour s'asperger avec le tuyau d'arrosage, mais même l'eau qui en sort est trop chaude ! Le mécanicien venu la veille pour réparer une petite anomalie du moteur passe pour recevoir son dû, il a pitié des filles et leur rapporte un énorme pot de glace à la vanille. En moins de temps qu'il n'en faut pour sortir des cuillères, la glace est devenue crème.
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