Ces journées-là ne s’improvisent ou alors très péniblement. Je n’aborderai pas ici la préparation technique du bateau qui est supervisée et réalisée dans son intégralité par son capitaine mais plus généralement, la logistique familiale.
La veille du départ, il faut penser et organiser le ravitaillement. Cuisiner à l’intérieur d’un bateau qui gîte et quand on est sujette, comme moi, au mal de mer relève du masochisme. Et ne pas nourrir le capitaine et son équipage est une très mauvaise idée, la faim pouvant altérer ses capacités techniques ou provoquer une mutinerie chez les mousses. Voilà pourquoi nous nous mettons d’accord avant sur ce qu’on va manger (en navigation, se sustenter est un moment de réconfort, il ne faut donc pas le rater), et dans la mesure du possible, je prépare tout la veille. On évite les plats en sauce, (toujours rapport à la gîte du bateau et aussi à leur caractère peu digeste, donc risqués en cas de houle) mais il n’y a pas de raison de mal manger sous prétexte que le bateau bouge.
Le matin du départ, (généralement un peu avant le lever du jour) on met le bateau en condition de navigation. On cherche à partir le plus tôt possible pour arriver le soir avec un reste de lumière du jour, c’est préférable quand on rentre pour la première fois dans un port inconnu. Dans le cas de traversées un peu plus longues cela nous permet aussi de naviguer quelques heures pendant que Bora et Tea finissent tranquillement leur nuit.
Mettre le bateau en condition, concrètement cela veut dire : tout ranger de façon à éviter de voir la vaisselle, les crèmes solaires, les ordinateurs, les appareils photos, la dinette des filles et la bouteille de vin entamée la veille (non, ceux qui nous connaissent savent bien que Roberto, en homme responsable et conscient du danger potentiel, se charge toujours de la terminer le soir même) valser dans un sens quand le bateau se mettra à gîter et parcourir le chemin inverse au premier virement de bord.
Il faut aussi appliquer le bon vieux principe du « déplacement d’objets ». Je m’explique : tous les objets n’ont malheureusement pas de place attitrée à bord (à mon grand désespoir). Quand nous sommes à quai, la poussette, les portes du bateau, la douche solaire, les chaises en plastique des filles etc…élisent domicile à l’extérieur du bateau, là où ils nous sont le plus utiles. En navigation, tout cela doit trouver une place à l’intérieur, au risque sinon de finir à la mer (comme ce fut le cas de notre dernière douche solaire oubliée à l’avant du bateau et qui n’est pas arrivée à bon port, du moins pas le même que nous) ou d’entraver les manœuvres. Généralement, nous accumulons tout cela dans notre cabine, utilisée seulement pour dormir la nuit, elle peut aussi bien se transformer en débarras durant la journée. Une fois le transfert opéré, les écoutilles fermées, on peut se préparer à lever les amarres.
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