1 nov 2010

FRA - Pour lever le doute

Je voudrais à présent lever tous les doutes ou interrogations quant mes sentiments personnels durant ce périple. Ne voulant pas perdre mes lecteurs (et même les plus fidèles), j’ai opté depuis le début pour un certain type de récit qui tend à minimiser la beauté de ce voyage et à mettre l’accent sur nos mésaventures ou les anecdotes les moins heureuses, ne me montrant pas toujours sous mon jour le plus favorable.


Mais ce choix semble avoir jeté le trouble parmi mes amis qui se demandent ce que je suis partie faire si loin là-bas : une expédition d’une demi-journée pour trouver un supermarché, alors qu’il y a des monop’s à chaque coin de rue à Paris, souffrir du mal de mer, alors que je pourrais être si bien sur la terre ferme de l’Ile de France, me taper l’enseignement de Bora, alors que l’école de la République est gratuite. Enfin, tant de choses qui pourraient me faire douter d’avoir fait le bon choix donc.

La seule approche que j’ai trouvée pour rassurer ceux qui douteraient de la profondeur de mon enthousiasme et surtout de sa pérennité, c’est de les faire maintenant saliver en leur faisant entrevoir le côté paradisiaque de notre voyage. Certains aspects ne nécessitent même pas d’être développés, l’idée parlant d’elle-même, d’autres en revanche auraient besoin d’être élaborés et remis dans leur contexte car plus personnels.

-vivre sans notion d’heure au rythme du soleil et ne plus courir après les aiguilles de la montre (surtout que cette course est toujours perdue d’avance).

- vivre à l’air libre, ne jamais être enfermée : prendre son petit déjeuner en regardant le lever du soleil et dîner en le regardant se coucher.

- ne jamais se demander si demain il va pleuvoir car même si cela se produit parfois, ce sont toujours des pluies de courte durée et la température ne descend jamais en dessous des 25 °C.

- avoir une garde robe composée exclusivement de shorts, robes courtes sans manche, maillots de bain et tongs. Tout le reste étant complètement superflu.

- grâce à la chaleur et à cause du mal de mer être passée à la taille 36, sans même avoir ressenti la privation.

- avoir bonne mine en continu (sauf quand je vomis par-dessus bord, là je vire au vert, mais c’est de courte durée)

- ne jamais se préoccuper de ce que sera demain, car chaque jour apporte son lot de surprises, de découvertes et de nouvelles rencontres.

- faire ce qu’on a envie de faire, quand on a envie de le faire, être contrainte seulement par la mer et ses éléments. (OK, ici j’idéalise un peu car des coefficients de marée peuvent nous amener à nous lever à 4h du matin et une forte houle à être malade et le CNED exige que les évaluations soient envoyées à des moments précis...)

- être en famille tout le temps (bien que certains puissent y voir là plutôt un aspect négatif)

- voir ses enfants grandir. Je ne voulais pas passer à côté de l’enfance de mes filles sachant que je n’échapperai probablement pas à leur crise d’adolescence.



J’espère maintenant avoir convaincu mes amis les plus sceptiques et qu’ils ou elles me croiront sans plus douter quand j’écris que ce voyage comble tout le monde à bord des plus petits aux plus grands membres de l’équipage.

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