22 lug 2010

FRA - La vie à bord

Comment se déroule la vie à bord quand on ne navigue pas, ce qui est le cas actuellement ?


1ière partie.

Il faut savoir qu’on peut tout faire sur un bateau comme à terre, l’unique différence je dirais, est que le temps nécessaire pour réaliser chaque tache est largement multiplié par 3 ou 4. Cela tombe bien, du temps a priori j’en dispose à volonté.

Pour commencer, remplir le frigidaire est une vraie expédition. Il faut au préalable trouver un supermarché dans un endroit où nous venons à peine d’accoster et souvent sans plan pour s’orienter. Les ports de plaisance sont généralement excentrés, il faut donc déjà arriver à pied jusqu’au centre, puis ensuite bien réfléchir à ce dont nous avons besoin car chaque acquisition est portée à bout de bras. Il n’y a bien entendu ni lave-linge, ni lave-vaisselle à bord (Il y aurait bien, parait-il, certains modèles de voilier plus récents qui en seraient équipés, mais ces bateaux sont achetés par des gens peu fréquentables, en tout cas pas par nous ….). Si nous sommes amarrés dans un port moderne, la situation est plutôt simple : nous disposons de l’eau courante à volonté grâce à un tuyau relié au robinet du ponton. L’eau y est chauffée naturellement dans les canalisations qui restent au soleil toute la journée. Pour le linge, généralement, les ports mettent à disposition une laverie automatique moyennant finance. De toutes les façons, compte-tenu du climat actuel, nous passons notre vie en short, en T-shirt ou en maillot de bain, l’activité lessive consomme donc une partie très raisonnable de notre temps. Mais par la suite, les choses risquent de se complexifier légèrement, en fait au Maroc, à quelques exceptions près, nous allons être au mouillage ou dans des ports de pêche, donc adieu lave ligne et robinet d’eau au ponton. Mais j’en parlerai quand nous y serons. Sinon, une activité dont j’avais sous-estimée l’importance et cela tous les jours, est la cuisine. En effet dans ma vie antérieure, il me fallait me préoccuper d’1 repas par jour, le dîner, le reste étant pris en charge par des professionnels à la crèche, à l’école et chez Amundi. Et si le dîner ne respectait pas toujours les règles de diversité et d’équilibre alimentaire érigées par le corps pédiatrique, je savais que je pouvais compter sur les dits professionnels –crèche, école- pour rectifier le tir le jour d’après. Maintenant, il faut me penser à 3 repas par jour, et de préférence équilibrés, gérer le ravitaillement et surtout se renouveler chaque jour. Un vrai défi pour une novice comme moi, si peu préparée à assumer cette lourde responsabilité !

C’est ici l’occasion pour moi de « remercier » les rédacteurs du module « « les besoins de mon corps » du cours de CP du CNED qui m’ont mise dans une situation fort délicate. Dans ce chapitre, voilà-t-il pas qu’il est expliqué à l’enfant, en l’occurrence Bora, comment doit être constitué un repas équilibré, avec glucides, protéines, crudités ou fruits et produits laitiers. Bora, maintenant ne manque pas de me signaler dès que c’est le cas (donc presque à chaque repas), qu’il manque tel ou tel élément au menu. Comme si nous jetions l’ancre tous les jours à côté d’un primeur et d’un supermarché!

Mais ces érudits ne se sont pas arrêtés là. Après les besoins alimentaires, ils ont attaqué l’hygiène. L’importance de se laver tous les jours ; jusque là je suis en adéquation avec le texte. Pas trop de problème, une douche au jet d’eau sur le ponton tous les soirs et voilà l’affaire rondement menée. Sereine, j’aborde la fin de la leçon où il est expliqué que pour rester propre plus longtemps, il faut changer de vêtement après s’être lavé, donc tous les jours! Alors là, je suis dépassée, impossible à cette cadence-là de tenir la distance. Bora a commencé à changer de T-shirt à la moindre tâche, (c'est-à-dire a minima après chaque repas, voire entre si jamais elle faisait du coloriage ou de la peinture). Et comme Tea doit faire tout comme sa grande sœur, je voyais le panier à linge « sale » grossir à vue d’œil.

Cela aura donc été pour moi l’occasion d’expliquer à Bora la différence entre la théorie et la pratique. Et aussi de revoir mon organisation, maintenant que le climat le permet, les filles vivent en maillot de bain et un coup de jet après le repas pour retirer la sauce tomate sur le torse et/ou le yoghourt sur le ventre et idem après « l’activité peinture ».

A la suite de la relecture en comité éditorial, Roberto m’a demandé d’apporté la précision suivante : il existe un lave-linge à bord, manuel. Voilà c’est dit ou plutôt écrit.

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