18 nov 2010

FRA - Des îles Canaries au Sénégal

Traverser en partant de l'île de la Gomera aux Canaries (ce fut aussi la dernière escale pour Christophe Colomb avant de partir à la découverte du Nouveau Monde) pour aller jusqu'à Dakar en maintenant toujours une distance de sécurité (100 miles) avec la Mauritanie.
Distance à couvrir : environ 840 miles.
Durée de la traversée estimée à 6 ou 7 jours en fonction des vents bien entendu.
Départ le mercredi 10 novembre.


Nous sommes prêts à partir, toutes nos cales et nos réservoirs d'eau sont pleins (presque 400 litres). Le frigo est rempli de produits frais qui devraient nous permettre de  bien manger les premiers jours, ensuite nous comptons sur l'abondance des poissons dans la zone que nous allons traverser pour nous sustenter. Tous les bateaux que nous avons croisés réussissent à pêcher, alors pourquoi pas nous ?
L'absence de vent le premier jour nous amène à naviguer au moteur. La nuit est tranquille, une lune quasi pleine éclaire la mer comme un gros projecteur. Puis, plus nous nous éloignons de la côte, plus la situation devient inconfortable. Une houle de 2 m vient croiser des vagues formées par un vent qui commence à forcir, le tout donnant l'impression d'être enfermé dans le tambour d'une machine à laver. Côté mal de mer plus de souci, des patchs pour moi et du sirop pour les filles et plus personne ne se rend compte d'être en mer. Mais trop contente de ne pas ressentir les effets du mal de mer, je deviens hyper-active et mon euphorie me fait relever tous les défis : cuisiner, faire des activités manuelles avec les filles, et le CNED avec Bora. Je bouge et je m'active donc comme si de rien n'était. Mais, mais mais ….c'était trop beau : à une fréquence indéterminée, une série de grosses vagues vient se briser sans prévenir sur le bateau le faisant gîter brutalement et m'envoyant valser d'un bord à l'autre sans que j'ai eu le temps de me rendre compte de ce qui se passait. J'ai donc pendant ces journées houleuses percutée tous les coins du bateau comme une bille dans un flipper et je suis à présente couverte de bleus.
A bord, nous nous sommes répartis les responsabilités en fonction des compétences. C'est donc sans surprise que vous apprenez que Roberto est en charge de la navigation et moi du reste. Les nuit sont maintenant longues (19H -7H), Roberto assure les ¾ de la veille nocturne, je prends le relais au petit matin, vers 4h ou 5h quand il devient alors impossible pour lui de lutter contre le sommeil, j'ai instruction de le réveiller immédiatement dans certaines circonstances (vent qui forcit, bateaux trop proches dont je n'arrive pas à déterminer la route, ect… ). Nous sommes aidés par des instruments de navigation dans cette tache assez ingrate qu'est la veille de nuit, car c'est dans ces moments-là on se sent follement seul au monde et que la nuit peut être vraiment très noire. 
Durant la journée, nous récupérons un peu quand le sommeil se présente. Roberto a sorti les lignes et miracle, le deuxième jour un poisson, probablement un thon, se pend à notre ligne. On en mange une bonne partie et Roberto tente de faire sécher le reste, à voir….
Manger est aussi très sportif. Nous refusant de consommer des sandwichs à tous les repas, on s'installe à table mais les assiettes ont tendance à glisser d'un côté à l'autre de la table, il faut s'y accrocher. On y arrive, avec patience, chacun son tour tenant l'assiette d'une des filles coinçant la bouteille d'eau sous la table entre ses pieds, et les couverts sous le coude. Pour dormir, c'est simple pour Roberto, il dort très peu et dehors, les filles sont installées dans le carré coincées dans les toiles anti-roulis, elles ne se rendent compte de rien, et moi je suis ballottée dans la cabine et je sors régulièrement vérifier que Roberto n'est pas passé par-dessus bord (après l'en avoir menacé à maintes reprises lors de nos « échanges d'idées » animés, c'est devenu à présent ma hantise).
Nous allons connaitre durant ces 6 jours de mer, après une journée à moteur, 3 jours plutôt sportifs, assez venteux et secoués nous obligeant à naviguer sans grand voile et avec seulement 2/ 3 de génois et malgré cela nous avancions à la vitesse de presque 7 nœuds. Puis ensuite sur la fin, un vent idéal ni trop fort ni trop faible et une mer plus sereine nous ont portés tranquillement sur Dakar. Nous retirons le pavillon espagnol et le remplaçons par celui sénégalais et arrivons le mardi 16 novembre à midi au Club de voile de Dakar. Nous jetons l'ancre dans la baie car il n'y a pas de port de plaisance à proprement parler. Nous n'avons pas encore mis les pieds à terre, mais la chaleur tropicale avec cet air humide, l'absence de crépuscule  nous confirme que nous avons bel et bien passé le tropique du Cancer et que nous sommes arrivés au Sénégal.   


4 commenti:

J.K. Toole ha detto...

Bien joué, la famille Ritossa!!!

Complimenti a tutti,
E ora l'Africa. Ps: mi avete fatto venire voglia di muovermi. 2012 Baleari, 2013 Canarie. Poi si vedrà. Cia'
Jacopo

J.K. Toole ha detto...

pps: Roberto, mi sembra di capire che non avete il dissalatore. Scelta economica o tecnica?
j

Branca branca branca ! ha detto...

ciao Jacopo!

grazie per i messaggini, contento se magari contribuiamo un centesimo alla vostra partenza.

Dissalatore, direi scelta tecnica 100% (alla fine almeno noi abbiamo deciso cosa prendere e cosa no essenzialmente per considerazioni tecniche, visti i soldi che si spendono..).
Per il tratto fatto finora, in Iberia atlantica l'acqua non manca mai, in Marocco non ci sono ancoraggi per cui si sta in porto, il che implica che non si puo' utilizzare il dissalatore; marococ - canarie due giorni, non avremmo avuto neanche il tempo di farlo partire;
Canarie, ancoraggi rarissimi, quindi con un'autonomia di serbatoio di 3-4-5 giorni vai comunque benissimo; nei sei giorni per arrivare qui, con un minimo di disciplina abbiamo usato solo un centinaio di litri (con docce moglie e figlie, io zozzone) ma ne avremmo potuto utilizzare quattro volte tanto; qui nei fiumi di nuovo il dissalatore è impraticabile (cioè le acque sono talmente cariche che ci vorrebbero decine di filtri), anche chi ce l'ha non lo usa mai...
Potrebbe servire per la traversata verso il Brasile, ma nessuno si fida quindi si partirebbe comunque con serbatoi tutti pieni e si userebbe il dissalatore per l'acqua di conforto, per fare docce e docce, lavare piatti, eccetera.
Insomma, un arnese da usare al massimo per il 10% del tempo? E un arnese che invece dovrebbe essere utilizzato più o meno di continuo...

Paradossalmente, penso che sia molto più utile per chi passa tipo uno due mesi all'ancora in Grecia, che non per un percorso tipo il nostro.
Dovessimo arrivare ai Caraibi, o eventualmente passare in Pacifico le considerazioni probabilmente sarebbero differenti, ma per ora nessunissimo rimpianto.

Poi c'è l'aspetto energia. Ora come ora con i pannelli siamo tutto sommato autonomi, autonomi all'ancora, autonomi in navigazione con il timone a vento, se usiamo il pilota elettrico dobbiamo fare un po' di motore ogni due giorni, largo circa. Il dissalatore significa all'ingrosso fra 0.75 e 1A al litro, metti 50 litri al giorno hai 40-50Ah in più di consumo, noi siamo su 50-70 per tutto il resto quindi il dissalatore significherebbe o uno stadio di calcio di pannelli, o eolici (ma se si segue il vento non servono più a quais nulla), o il gruppo elettrogeno. Generatore trainato o d'albero d'elica per dei sedentari come noi è un no-no. Il gruppo si vede e ha assolutamente la sua ragion d'essere, solo che uno comunque deve mettere un trade-off fra la complessità degli impianti e il tipo di comfort ricercato: per ora noi ci siamo attestati su un determinato equilibrio che troviamo più che soddisfacente, altri non esitano a istallare subito generatori, aria condizionata e tutto il resto... perché no, alla fine basta navigare come piace -.:)

Insomma (approfitto per il mio rantolo personale, ma sospetto fortissimamente tu sia d'accordo), tutte ste gran sentenze su "i giramondo fanno cosi'" o "i giramondo fanno cosà", "i giramondo hanno questo" o "quello" non significano un beato fico secco, si vedono tanti impianti/accessori diversi quante sono le barche in giro, le sole persone contente sono quelle che hanno fatto corrispondere tipo di confort desiderato a complessità tollerata degli impianti.

Lungo discorso..

ciao J, a presto quindi ?

J.K. Toole ha detto...

Ciao Roberto e family. Eh sì, leggervi mi ha dato voglia di muovermi, anche se purtroppo non posso in modo così, diciamo radicale ;-). Penso a una serie di vacanze estive e trasferimenti che culmineranno alle Canarie nel 2014. Per poi vedere che succede... Quanto al dissalatore, anch'io ero in dubbio per le stesse tue considerazioni (complicazioni, scarso uso e energia) e mi ci hai fatto riflettere ancor di più. Per ora è un no. La questione, imho, è prevalentemente quella del consumo elettrico, anche se mi aspetto nei prossimi due/tre anni qualche passo avanti nell'efficienza dei pannelli solari. Sono pure perfettamente d'accordo: c'è una mitologia delle grandi navigazioni e dei navigatori frutto di imitazione (e anche consumismo o, al contrario, pauperismo). Io però sono vaccinato ehehe, da quando ho preso una barca, la mia prima, basandomi sulla considerazione che qualcuno ci aveva fatto un giro del mondo, soltanto per poi scoprire a mie spese che era un solenne bidone. Da allora ho stabilito che è meglio sbagliare da solo.

Buona Africa, dunque. Questa, credo, è la parte più affascinante del viaggio. Mi sono letto tutto quel po' che c'è in rete di chi vi ha preceduto e non vedo l'ora di sentire la vostra. Leggervi è un vero piacere. Certo che le Bijagos, dal pdv della navigazione, valgono la Bretagna! Abbracci a tutti e se vi serve qcs dall'Italia, gonfalone a parte, je suis là. J